Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les philosophes en herbe

Les philosophes en herbe

Philosophie fondamentale, à l'usage de ceux qui suivent mes cours.


Religion et raison

Publié par Pascal Jacob sur 7 Novembre 2013, 19:20pm

Religion et raison

Ghislain : Comment peut on être philosophe ( celui qui aime le Savoir) et avoir une religion, c'est a dire accepter de ne pas (pouvoir?) Savoir? N'y a t-il pas là une sorte de contradiction?

1. Il n'y a pas de véritable contradiction entre "désirer" (aimer, rechercher) le savoir et "accepter ne pas pouvoir savoir". Au fond, nous pouvons désirer l'impossible, même si cela est vain.

2. "Avoir une religion" ne se réduit pas à "accepter de ne pas pouvoir savoir", mais implique en effet un acte de foi (croyance) assumé comme tel. Cet acte de foi n'est pas nécessairement une violence faite à la raison, car la foi peut aussi satisfaire la raison, et même au delà de ses espérances.

3. Le philosophe en effet cherche la vérité, non seulement dans l'ordre de la science, mais aussi dans l'ordre de la justice.Créateur le culte qui lui est dû.

4. Pour un philosophe chrétien, la foi ne remplace pas la raison mais l'élève en lui offrant une lumière supérieure qui n'abolit pas celle de la raison.

C'est ce qu'explique ici Jean-Paul II dans Foi et Raison :

« La foi ne craint donc pas la raison, mais elle la recherche et elle s'y fie. De même que la grâce suppose la nature et la porte à son accomplissement, ainsi la foi suppose et perfectionne la raison. Cette dernière, éclairée par la foi, est libérée des fragilités et des limites qui proviennent de la désobéissance du péché, et elle trouve la force nécessaire pour s'élever jusqu'à la connaissance du mystère de Dieu Un et Trine. Tout en soulignant avec force le caractère surnaturel de la foi, le Docteur Angélique n'a pas oublié la valeur de sa rationalité; il a su au contraire creuser plus profondément et préciser le sens de cette rationalité. En effet, la foi est en quelque sorte « un exercice de la pensée »; la raison de l'homme n'est ni anéantie ni humiliée lorsqu'elle donne son assentiment au contenu de la foi; celui-ci est toujours atteint par un choix libre et conscient. »

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Si il n’y a pas de véritable contradiction entre désiré et accepter de ne pas savoir ; cette acceptation avant même la recherche qui découle du désir ne vas t’elle pas à l’encontre de l’esprit même de cette amour du savoir qui veut que l’on l’acquière plus par un raisonnement ou que l’on fasse sien un pré établit ? Plutôt que de part un acte de foi accepté de renoncer à son désir, est ce l’amour du savoir que d’y renoncer par acte de foi ? <br /> <br /> Un désire contrairement au rêve se caractérise par une action, qui tente de le mettre en œuvre. <br /> Le désir même de l’impossible n’est pas vraiment désire si on ne tente pas de tenter vers. Le désir sans action ; ce désir borné avant même tout tentative de réalisation n’est t’il pas que rêve ? Peut-on désiré savoir, et avant même que ce désir est pu naître avoir une réponse ou plutôt une non réponse. L’amour du savoir, peut t’elle s’accompagner d’un telle désir ?
Répondre
P
La foi est aussi un savoir, en un sens, puisqu'elle tient pour un savoir une réponse reçue de Dieu.
P
Je peux désirer ce que je suis incapable de me procurer par moi même, si j'accepte de le recevoir d'un autre. C'est ce qui se passe dans tout acte de croire : le croyant reçoit un savoir qu'il tient pour vrai, même s'il ne peut le vérifier. Dans la foi, en particulier me semble-t-il dans la foi chrétienne, l'intelligence du croyant n'est pas abolie, elle est au contraire satisfaite au delà de ses attente par la vérité que Dieu lui révèle.

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents